28 outubro 2013

Um livro estrangeiro por semana ( )

De l'abandon au mépris


 
Edições du Seuil, 15,86 E,

Extracto do prefácio:
«Non ! La trahison n'est pas la condition suprême du pouvoir. Elle n'est pas la loi souveraine des démocraties.»
Jean Jaurès

Avec le cinéaste Elio Pétri, la classe ouvrière allait au paradis ; avec les socialistes, c'est un voyage au bout de l'enfer qui lui est réservé. C'est à se demander si les responsables du parti à la rose - je ne parle pas ici des militants dont l'engagement et la sincérité ne sont pas discutables - ne sont pas nés sous la malédiction du scorpion de la fable, celui qui ne peut s'empêcher de piquer la grenouille sur le dos de laquelle il traverse le fleuve, quitte à périr avec elle, «parce qu'un scorpion est un scorpion» ; un socialiste étant un socialiste, ne peut-il s'empêcher de trahir ceux qui placent ses espoirs en lui, les ouvriers, les employés, les jeunes, les retraités, les classes populaires ?
Inutile de remonter à 14-18 où, Jaurès à peine enterré, les socialistes votent les crédits de la guerre, à l'abandon des républicains espagnols par le gouvernement de Léon Blum, à Munich, à Pétain, à qui ils accordent les pleins pouvoirs, à Jules Moch qui fait tirer sur les grévistes en 1947, à Guy Mollet et Mitterrand pendant la guerre d'Algérie... il suffit de considérer la période actuelle en prenant pour point de départ 1981.
La chronologie des reniements est sans appel : en 1982 la «pause» se mue en rigueur, en 1984 près de trente mille suppressions d'emplois dans la sidérurgie au nom de «la modernisation de l'industrie», en 1992 signature du traité de Maastricht scellant le contrôle de la politique économique de la France par Bruxelles, en 1997 fermeture de l'usine Renault de Vilvorde malgré tous les serments, toutes les promesses de s'y opposer, la même année, ratification d'un «Pacte de stabilité et de croissance» écornant une fois de plus la démocratie, en 1998 le journal Le Monde applaudit : «Lionel Jospin privatise plus vite qu'Alain Juppé», en 2005 une de Paris Match où Nicolas Sarkozy et François Hollande posent côte à côte dans le même costume, la même attitude, jumeaux plus effrayants que les frères Bogdanov, sans parler de Pascal Lamy qui s'enorgueillit d'accélérer la mondialisation, fer de lance du néolibéralisme... Passant du pire au pire avec une constance accablante, la liste est trop longue pour être poursuivie.
C'est hélas désormais une banalité de parler de «la gauche de droite» pour désigner les leaders du Parti socialiste, tant leur défense des intérêts des classes possédantes au nom de l'économie, de la bonne gestion et du dieu invisible des marchés se fait au prix d'un abandon partiel ou total des intérêts des classes populaires. Comment a-t-on pu en arriver là ?»

 
Do mesmo autor 

 E, 14,44
Apresentação do editor :«Fin des années 1970 : après 30 années de prospérité, le modèle keynésien s’essouffle et la crise économique s’installe. Les élites libérales, patrons, cadres dirigeants, gros actionnaires , contraintes au silence depuis l’après-guerre par les succès de l’Etat-providence et la peur du communisme voient venu le moment de reprendre l’offensive. C’est le début d’une revanche qui s’enracine d’emblée dans un slogan en forme de contrainte : « Il n’y a pas d’alternative ! » Dès 1983, François Mitterrand fait prendre à la France le tournant du libéralisme, Margaret Thatcher et Ronald Reagan sont au pouvoir, l’économie mondiale entre dans l’ère néolibérale. Sur une idée originale du spécialiste de l’économie Philippe Labarde, cet ouvrage démonte et analyse les stratégies de la conquête : quels acteurs au sein de quels réseaux ? Quels moyens servis par quelles méthodes ? Car la nouvelle coalition fait preuve d’une audace incontestable : plutôt que d’imposer ses valeurs, elle s’approprie celles de ses adversaires. Le conservatisme est décrié ? Elle démontre que les progressistes sont des conservateurs. La révolution est à la mode ? Elle se dit révolutionnaire. Mais au-delà de la dénonciation d’un discours, les auteurs retracent ici les étapes d’une prise de pouvoir, les choix politiques et économiques puis leur mise en oeuvre, nationale et internationale.

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