Les enquêtes de
Philip Marlowe
Philip Marlowe
Gallimard, 1 312 p., 28,50 euros.
Claro que ler Chandler em francês não deve ter
muita graça mas assinale-se esta valiosa iniciativa editorial
muita graça mas assinale-se esta valiosa iniciativa editorial
Les feux du Chandler
Por Hubert Prolongeau em Marianne
L'intégrale des romans de Raymond Chandler réunit pour la première fois en France un corpus qui reste l'un des fleurons de la littérature policière.
Enfin ! Cette intégrale des romans de Raymond Chandler, promise
depuis longtemps, mérite des saluts à plusieurs titres. Elle réunit pour
la première fois en France un corpus qui reste l'un des fleurons de la
littérature policière : les sept romans mettant en scène le personnage
de Philip Marlowe, devenu depuis l'archétype du détective privé et
incarné, entre autres, par un Bogart qui en a vampirisé l'image...
Relire Chandler, c'est encore une fois vérifier à quel point l'absurde
barrière entre littérature dite blanche et littérature noire devrait à
jamais s'effacer : il est dans ces pages, au-delà d'intrigues parfois
confuses et dont, dans le fond, tout le monde se moque, une mélancolie,
un désenchantement, un amour de l'humanité face à la laideur des hommes
qui placent cette œuvre longtemps considérée comme mineure au même
niveau que celle des grands de sa génération, les Faulkner, les
Steinbeck, les Dos Passos...
Mais, surtout, nous la
découvrons pour la première fois dans des traductions revues et
corrigées. La trop mythifiée Série noire, première éditrice du «gentleman de Californie»,
comme l'appelait son biographe, avait, à l'instar de tant d'autres des
auteurs qu'elle a à la fois fait connaître et défigurés, massacré ses
textes à coups de traductions argotiques et de coupes... Chaque volume
devait faire 254 pages et pas une de plus. Retraduit, Sur un air de
navaja, équivalent pour le moins libre de The Long Goodbye, en fait...
384 !
Et ce qui restait n'était guère mieux traité : ainsi
elegant young women dans Fais pas ta rosière !, interprétation
audacieuse de The Little Sister, était devenu «des gonzesses bien lingées»
! On voit renaître là une écriture dont le classicisme élégant est à
cent lieues de la vulgarité sous laquelle on l'a longtemps dissimulé.
On aimerait que la collection «Quarto», qui a fait le même travail
pour l'œuvre de Dashiell Hammett, continue sur la voie de ce «mea culpa»
nécessaire et redonne également leur lustre aux romans tronqués de
David Goodis, Jim Thompson ou Charles Williams...
Sem comentários:
Enviar um comentário