entrevista de Jacques Sapir
Extracto: «Certains auteurs ont écrit des choses très étranges. Ils ont prétendu
que la création de l’Euro induirait une augmentation très forte des flux
commerciaux entre les pays de cette zone monétaire. Cette idée a été
fortement répandue. Ceci provenait de travaux tant théoriques
qu’empiriques, en particulier ceux d’Andrew K. Rose . Ces
travaux, qui étaient fondés sur un modèle de gravité ,
accordaient une très grande importance à la proximité géographique des
partenaires. Donnant naissance à ce que l’on a appelé « l’effet Rose »
et à une littérature extrêmement favorable aux Unions Monétaires, ils
décrivaient les monnaies nationales comme des « obstacles » au commerce
international . L’intégration monétaire devait
provoquer une meilleure corrélation du cycle des affaires entre les
pays . Cette intégration monétaire devait aussi
conduire à une accumulation des connaissances conduisant à une forte
augmentation de la production et des échanges
potentiels . En un sens l’Union monétaire allait créer
les conditions de réussite de la « Zone Monétaire
Optimale », alors que ces conditions n’étaient pas
réunies, dans un mouvement qui semblait devoir être
endogène . D’où les déclarations de divers hommes
politiques, déclarations aujourd’hui fameuses, affirmant que l’Euro
allait conduire, de par sa seule existence, à une forte croissance pour
les pays membres. Jacques Delors et Romano Prodi ont ainsi affirmé que
l’Euro allait favoriser la croissance européenne de 1% à
1,5% . On a vu qu’il n’en a rien été.
Ces
travaux ont été fortement critiqués tant sur la méthode économétrique
utilisée[[16]]url:#_ftn16 que sur les résultats empiriques
obtenus . Ces différents éléments ont conduit à une
remise en cause plus fondamentale des résultats de l’étude initiale de
A.K. Rose. Capitalisant sur près de vingt ans de recherches sur le
commerce international et les modèles de gravité,
Harry Kelejian (avec G. Tavlas et P. Petroulas) ont repris les diverses
estimations des effets d’une union monétaire sur le commerce
international des pays membres. Les résultats sont
dévastateurs. Là où Rose avait annoncé une hausse du commerce intra-zone
de 200%, on ne trouve qu’un accroissement allant de 3% à 5%.» (na íntegra aqui em Mariannne)
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