«Après l’arrivée au pouvoir d’Augusto Pinochet au Chili le 11 septembre 1973, à la suite d'un coup d’Etat, son gouvernement militaire a exécuté, fait «disparaître», ou torturé des milliers de citoyens. Une exposition intitulée «Disobedient Objects» (objets de désobéissance), actuellement au Victoria & Albert Museum de Londres, contient quelques exemples d’arpilleras [serapilheiras]: des courtepointes (quilts en anglais) brodés par des femmes chiliennes pour dénoncer les injustices du régime.
La plupart des personnes qui ont disparu sous Pinochet étaient des
hommes, et leur absence a provoqué beaucoup d’insécurité économique pour
les femmes de leurs familles. Les arpilleras ne représentent
pas uniquement l’aspect sanglant du régime, elles illustrent aussi les
privations et humiliations de la vie quotidienne.
L’Eglise catholique, qui était opposée au régime, organisait des ateliers pour que les femmes puissent créer ces couvertures, et fournissait souvent le tissu et les fils. L’Eglise vendait ces arpilleras à
l’étranger, et redistribuait ensuite l’argent récolté aux femmes. Le
gouvernement a fini par interdire la possession et l’exposition des arpilleras, mais beaucoup ont continué à en faire à l’étranger.
Le Royal Alberta Museum, au Canada, a une exposition en ligne sur le mouvement des arpilleras. On peut trouver d’autres exemples d’arpilleras dans le blog de l’anthropologue et journaliste Margaret Snook.»
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