22 junho 2015

E esta noite

Recordando três
músicos dos Delta Blues *







 
 
(*) -«La région du delta est le berceau du blues. C'est dans les plantations de cotons qu'est né le blues au début du siècle voir même vraisemblablement à la fin du 19ème siècle. Les véritables pionniers n'ont pas eu la possibilité d'enregistrer et sont restés complètement inconnus. W.C. Handy fut le premier à écrire des partitions de blues en transcrivant les chants de travail qu'il avait entendu. Dès les années 30, Alan Lomax sillonna les états du sud à la recherche de musiciens qu'il enregistra pour le compte de la bibliothèque du congrès. Parmi ses découvertes, il y avait notamment Leadbelly, Blind Willie Mac Tell, Honeyboy Edwards, Son House et un certain Mac Kinley Morganfield (Muddy Waters). Parmi les autres pionniers de cette époque ayant eu la chance d'enregistrer, les plus représentatifs sont Skip James, Bukka White, Tommy Johnson, Tommy Mac Clennan, Willie Brown, Sonny Boy Williamson II, Elmore James et surtout Robert Johnson et Charley Patton qui sont aujourd'hui devenus des musiciens mythiques si on peut employer cette expression pour des bluesmen. Certain de ces pionniers ont fini par trouver une reconnaissance nationale et internationale avec le blues revival dans les années 60.

Le delta blues est une musique rurale profonde et authentique avec des textes souvent remplis de métaphores. C'est une forme de musique intense et poignante qui révèle de fortes personnalités. Contrairement à ce que peuvent penser certains, le delta blues est généralement électrique parfois même sur-amplifié et métallique. C'est une musique très rythmique, généralement peu sophistiquée et utilisant un minimum d'accords (le meilleur exemple est sans doute Junior Kimbrough) avec un son très "brut de fonderie" (T-Model Ford, Elmo Williams). Le bottleneck y était très copieusement utilisé (le delta a fourni quelque grands maîtres de la slide guitare comme Elmore James et Fred Mac Dowell), c'est moins vrai aujourd'hui. La guitare reste l'instrument de base dans ce style de blues rural souvent marqué par un manque de moyens. L'harmonica y trouve sa place mais pas le piano et encore moins les cuivres. Des instruments comme le fifre ou la diddley bow (sorte de guitare à une seule corde) sont de moins en moins joués.


Malheureusement, la plupart des musiciens de delta blues sont aujourd'hui très âgés (Honeyboy Edwards, Robert Lockwood), quelques uns nous ont quitté récemment (Roosevelt "Booba" Barnes, "Junior" Kimbrough, Lonnie Pitchford, Jack Owens, Frank Frost, Willie Foster) et les têtes d'affiche ont la bonne soixantaine (Big Jack Johnson, Sam Carr, Robert "Bilbo" Walker, Robert Belfour). John Weston est l'un des rares à jouer acoustique. Même s'il demeure une grande tradition familiale (par exemple, R.L. Burnside joue avec son petit fils Cédric à la batterie) et malgré les efforts de formation de Johnny Billington, il y a aujourd'hui malheureusement peu de jeunes pour perpétuer la tradition. Ils sont généralement plus attirés par des formes de musiques plus urbaines et plus contemporaines comme le rap.

Quand on voit en 1999, que R.L. Burnside arrive à remplir le New Morning, on se met à espérer que le delta blues a peut être encore de beaux jours devant lui…»

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