«Um recorde acaba de cair, o da distribuição de dividendos no mercado mundial. No segundo trimestre de 2019, os felizes accionistas repartiram entre si 513,8 milhares de milhões de dólares, segundo um estudo da Janus Henderson Investors. D'après les chroniqueurs économiques, c'est une très bonne nouvelle. Pour les actionnaires, on ne saurait en douter. D'autant que cette bonne nouvelle s'accompagne d'une autre : la France se situe dans le peloton de tête des pays distributeurs. Les entreprises du CAC 40 se montrent particulièrement généreuses avec leurs actionnaires. On serait même tenté de pousser un strident cocorico en apprenant que notre pays est désormais premier en Europe pour la rémunération du capital.
De quoi se plaint-on ? En regardant la France du côté des actionnaires, on se sent beaucoup mieux qu'en considérant le niveau moyen des salaires et des retraites. Pour ne pas parler des services publics, des hôpitaux littéralement asphyxiés, des écoles en détresse ou des quartiers dont on ne peut assurer la sécurité, faute d'effectifs. La France est un des pays les plus riches de la planète, elle reçoit donc ses partenaires du G7 en déployant des moyens gigantesques pour assurer leur sécurité. La rémunération du capital ne cesse de progresser en France. Elle progresse même deux fois, puisque la détention d'un coquet portefeuille boursier n'est plus soumise à l'ISF.
Pour le dire simplement, les riches, les vrais, ne se sont jamais si bien portés dans notre pays. Les esprits chagrins diront qu'il n'y a jamais eu autant de pauvres. Mais comment trouverait-on de quoi rémunérer le capital si tout le monde avait accès à l'argent ? La richesse d'un pays se mesure au nombre de pauvres. La preuve par les Etats-Unis d'Amérique, qui comptent un peu plus de 43 millions de pauvres tout en se plaçant au premier rang des pays riches. Les sept pays riches réunis à Biarritz totalisent plus de 100 millions de pauvres. De quoi parlent-ils ? Du moyen d'accroître encore la richesse, dont la progression menace de ralentir.»