«Les méfaits de l’Euro ne se limitent pas à notre pays. Ils se font sentir au sein de l’Union européenne. Pourtant, cette dernière est loin d’être convertie dans son ensemble à l’Euro. Plusieurs pays, et non des moindres, tels la Grande-Bretagne, la Hongrie, la Pologne ou la Suède, ont refusé – et refusent toujours – de rejoindre la zone Euro. Force est de constater qu’ils ne s’en portent pas plus mal, loin de là. Et pourtant, l’Euro mine l’Union. La crise de l’Euro a paralysée l’UE depuis 2010, et l’a entraînée dans toujours plus d’austérité, suscitant alors une vigoureuse remise en cause de la part des électeurs. Les succès électoraux des partis eurosceptiques, que l’on qualifie de « populistes », en témoignent.
Il convient ici de rappeler que l’Union européenne se prévaut des plus hautes valeurs. De par la voix de ses dirigeants comme de ceux de ses pays membres elle affirme représenter la démocratie, la liberté et la paix. Pourtant, elle en donne concrètement une image bien différente. La démonstration en a été faite au premier semestre 2015 dans le conflit qui a opposé le gouvernement grec aux instances européennes. Non seulement, à cette occasion, a-t-elle violé ses propres valeurs à de multiples reprises, mais elle a développé une idéologie et un discours qui se trouvent à l’opposé des valeurs qu’elle prétend incarner. L’Union européenne prétend instaurer des règles communes et des solidarités entre les pays membres, et même au-delà ; les faits démentent tragiquement, et ceci de plus en plus, les idées de solidarité même en son sein. Le budget communautaire, pourtant réduit à moins de 1,25% du PIB, est appelé à se réduire encore. Dans ces conditions, comment s’étonner qu’elle soit entraînée dans la chute par un Euro dont l’influence récessive et destructrice se fait sentir depuis maintenant plus de quinze ans.»