A memória de Delors e a minha
Não me custa nada saudar a vitalidade intelectual de Jacques Delors a quem a respeitável idade não impede de um súbito reaparecimento na ribalta do debate das questões europeias. Mas, ao mesmo tempo, quero ser fiel ao princípio de que a melhor maneira de respeitar uma respeitável idade é, apesar disso, não se deixar de dizer sobre a pessoa o que se entende ser justo dizer.
Acontece que nestes dias vi na televisão Delors a queixar-se amargamente de que, por volta de 1990-1992, «os que nos governaram» só pensaram na moeda única e nada na economia. Acontece que a Wikipedia me confirma que nesse período (mais: entre 1985 e 1995), Jacques Delors era o poderoso e influente Presidente da Comissão Europeia e não me lembro de então ter formulado tais queixumes.
E também não me esqueço desta peça, por demais esclarecedora embora com um título viciado, publicada em Setembro de 2011 pelo insuspeito Le Nouvel Observateur sobre um tema - a liberalização dos movimentos de capitais - que, esse sim, viria a ser determinante em toda a evolução da União Europeia (e não só) até hoje:
(...)"A la fin de la décennie 80, écrit Abdelal, les dispositions de
l’Union Européenne et de l’OCDE, qui avaient ralenti le processus de
mondialisation des marchés financiers, sont réécrites pour épouser une
forme libérale. Grâce à ce changement, qui concernait 70 à 80 % des
transactions de capitaux dans le monde, la mondialisation financière va
progresser à grands pas dans le cadre de règles libérales (…) Cette
évolution n’a pu se faire que grâce à l’intervention de trois personnages : Jacques Delors,
en tant que président de la Commission européenne, Henri Chavranski,
président des mouvements de capitaux à l’OCDE de 1982 à 1994, et Michel
Camdessus, président du FMI de 1987 à 2000 ( …) Sans eux, un consensus
en faveur de la codification de la norme de la mobilité des capitaux
aurait été inconcevable. Ces trois hommes ont beaucoup de points
communs, mais il en est un qui saute aux yeux : ils sont Français. Voilà
qui est tout à fait curieux car pendant plus de 30 ans la France, plus
que tout autre pays, avait multiplié les obstacles à toute modification
des textes en faveur de la mobilité des capitaux."
Faisant remarquer que c’est François Mitterrand qui a
nommé Camdessus gouverneur de la Banque de France, Abdelal parle de
"paradoxe français d’autant plus fort que Delors était une importante
figure socialiste et que (…) les français n’y ont pas été forcés par les
Etats Unis, au contraire". Il poursuit : "c’est le 'consensus de Paris'
et non celui de Washington, qui est avant tout responsable de
l’organisation financière mondiale telle que nous la connaissons
aujourd’hui, c'est-à-dire centrée sur des économies donc les codes
libéraux constituent le socle institutionnel de la mobilité des
capitaux".(…)